Jean-Daniel Pollet

Né le 20 juin 1936 à La Madeleine, près de Lille, Jean-Daniel Pollet, fils de grande famille, se découvrit après deux années à Sciences Po. une passion pour le cinéma. Il s'exerça sur des films animaliers amateurs avec son cousin François Bel, futur spécialiste du genre. Puis il tourna seul un court métrage (aujourd'hui perdu) sur les habitués de Saint-Tropez, observés au télé-objectif. Son passage au Service Cinématographique des Armées fut important puisque cette institution co-produisit (malgré elle...) son premier titre officiel, POURVU QU'ON AIT L'IVRESSE : Pollet, à chaque permission, sortait du matériel et de la pellicule pour le tourner ! Il gardera un mauvais souvenir de L'HOMME A L'IMPERMÉABLE de Julien Duvivier, dont il fut l'assistant, se reconnaissant sans doute plus dans l'esprit Nouvelle Vague, avec sa totale liberté de création revendiquée, à laquelle il restera fidèle. Cinéaste singulier, difficile à cerner parfois, il a été confiné dans une marginalité qui ne fut pas toujours volontaire, on s'en doute, avec de nombreux films inédits ou à diffusion restreinte.

Son travail a emprunté de multiples directions : la recherche ou la quasi-Avant Garde auprès d'écrivains comme Philippe Sollers et Jean Thibaudeau (MÉDITERRANÉE, TU IMAGINES ROBINSON, libre variation sur le roman de Daniel Defoe); le documentaire plus traditionnel (LES MORUTIERS, POUR MÉMOIRE, sur une forge du Perche); enfin une veine poétique et populiste autour de Claude Melki, comédien hors-norme révélé dans POURVU QU'ON AIT L'IVRESSE en jeune homme timide évoluant dans une guinguette de Nogent, qu'on retrouvera employé d'un cabaret (GALA), client d'une prostituée (RUE SAINT-DENIS), petit tailleur complexé (L'AMOUR C'EST GAI, L'AMOUR C'EST TRISTE) puis passionné de tango (L'ACROBATE).

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